• LEA COX, L'HERITIERE DE FARALONN

    Léa Cox, l’héritière de Faralonn. Tome 1

    Léa est une jeune adolescente parisienne. Adoptée dès son plus jeune âge, elle rejoint, accompagnée de sa mère, son père qui a été muté à San Francisco. Remplie de bonheur, elle savoure chaque instant dans ce nouveau pays qui est celui de ses rêves. Mais un violent tremblement de terre, « le big one », fait basculer sa vie. A nouveau orpheline, elle rencontre Meddy et Eva, eux aussi rescapés de ce séisme ravageur. Le coffret qu’elle découvre dans une faille les enverra tous les trois dans un nouveau monde, celui de leurs origines ou la vérité sur leur passé éclatera. Tout était prédit, leurs destins étaient liés, leur futur le sera aussi.

    Léa, future reine du royaume de Faralonn, devra, avec l’aide de Meddy et d’Eva, sauver ce monde des griffes tyranniques de sir Hayward. Au cours de leur périlleuse mission, ils se lieront d’amitié avec des créatures fantastiques et développeront des pouvoirs qui étaient jusqu’alors enfouis en eux. La mission qui leur a été imposée de part une prophétie, les entrainera dans des aventures fantastiques, durant lesquelles ils devront passer outre leurs émotions et leurs désillusions. Seuls dans un monde inconnu, ils n’ont pas d’autre choix que d’aller de l’avant. Mais, leur formation sera-t-elle suffisante pour leur permettre d’assumer une telle responsabilité ?

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    AVANT PREMIERE !!!!

     

    CHAPITRE X

    LE PRINCE DU MAL

     

    Une brume épaisse flottait sur la baie du royaume de Faralonn, la nuit était fraiche et lugubre. Isolée sur une ile, la forteresse noire de sir Hayward semblait impénétrable. Cette nuit-là, la lune éclairait le sommet des hautes tours d’onyx qui perçaient l’épais manteau de brouillard. Le cri perçant d’une créature déchira la nuit et résonna dans le royaume tout entier.

    La bête qui planait gracieusement, descendait lentement, dessinant de large cercle autour de la plus haute tour. Le battement puissant de ses ailes repoussait la brume qui tourbillonnait avant de s’évaporer dans la nuit. A son atterrissage, l’horrible volatile se métamorphosa et prit forme humaine. L’homme qu’il était devenu, revêtait une épaisse cape de cuir noire dont le capuchon lui masquait le visage. Le bruit de ses pas sur le cristal noir résonnait tel un marteau frappant l’enclume. Il s’arrêta devant un mur sans porte, et, lorsqu’il passa sa main devant l’inébranlable cloison d’onyx face à lui, l’imposante chevalière à tête de rapace qu’il portait à son annulaire droit, prit vie. La tête du volatile ouvrit son bec et

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    croassa vulgairement avant de se figer. Alors, une énorme dalle de plusieurs mètres de haut s’enfonça profondément dans la tour et dans le plus grand des silences l’homme pénétra à l’intérieur. Au bout du couloir dans lequel il s’était engagé, deux gardes en armure, lui ouvrirent le passage et, d’un pas décidé, il entra dans une salle obscure. D’énormes bûches brulaient dans une cheminée au fond de la pièce. La hauteur des flammes le dépassaient d’au moins trois têtes. L’homme s’avança vers le centre de la pièce et posa un genou à terre.

    – Je viens vous faire mon rapport Sir ! dit-il d’un ton grave.

    Eclairer par le feu qui crépitait, une silhouette massive sortit de l’ombre et s’avança.

    – Et bien parle !

    – Sir, je viens d’apprendre une terrible nouvelle. L’épouse de votre frère avait donné naissance à une fille quelques jours avant que vous…..

    – C’est impossible, tonna le maître des lieux.

    – Je vous assure Sir, je l’ai vue de mes propres yeux. Elle porte la marque royale, la même que sa mère, à qui elle ressemble terriblement.

    – Si ce que tu me dis est vrai, elle ne peut et ne doit pas rester en vie. Je ne laisserai personne me prendre ma place.

    – Elle était accompagnée d’un jeune homme de son âge.

    – Et alors ?

    – J’ai pensé que cela pourrait vous intéresser, comme nous n’avons jamais retrouvé le corps de…..

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    – Tais-toi, insolent. De quel droit oses-tu ? Mon fils est mort et j’interdis quiconque d’en parler. Est-ce bien clair ?

    – Oui Sir.

    – Préparez une armée sur le champ. Je la veux morte, rapportez-moi sa tête.

    – Et pour son ami ?

    – Ramenez-le-moi vivant. Je veux en avoir le coeur net.

    – Vos désirs sont des ordres Sir Hayward, dit-il, s’empressant de quitter la salle.

    Sir Hayward était dans tous ses états, comment n’avait-il pas été au courant de la grossesse de sa belle soeur. Cela compromettait tous ses plans et mettait en péril la perpétuité de son statut de roi. Toute son enfance, il avait envié son frère ainé et sa jalousie n’avait fait que décupler le jour où son frère fut couronné roi de Faralonn. Toute sa vie, il avait comploté pour que la couronne lui revienne. Il avait mis dix ans à préparer cette bataille durant laquelle il tua son frère et sa belle soeur. Malheureusement, lorsqu’il revint avec les deux couronnes et le coeur d’Habask, il ne célébra pas sa victoire. Ce jour restera pour lui un jour maudit. De retour au château, il trouva sa femme, allongée sur leur lit, plongée dans un profond sommeil dont il ne réussit pas à l’en sortir. Il courut jusqu’au berceau dans lequel, avant qu’il ne parte en guerre contre son frère, son fils dormait paisiblement, mais le berceau était vide. Cinq années durant, il n’eut de cesse de le chercher, retournant le royaume tout entier, sans jamais le retrouver. Après ces cinq années qui lui parurent interminables et

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    déchirantes, il s’était convaincu que son fils était mort et se jura de le faire payer au monde entier.

    Il ferma la chambre dans laquelle son épouse reposait encore, endormie par un charme surpuissant, en priant pour qu’un jour elle se réveille. Chaque date anniversaire, sir Hayward pleure toutes les larmes de son coeur, persuadé d’avoir été maudit par les dieux pour ses actes de barbaries et implore leurs pardons.

    Le jour se levait péniblement sur la péninsule et la brume, omniprésente, ne se dissipait que très lentement. Depuis les côtes, on pouvait entendre le vacarme des soldats qui s’apprêtaient à partir en guerre. Sir Hayward allait lancer l’armée des Deusumbrae sur les traces de Léa et de Meddy, avec pour seul mot d’ordre, tuer et piller. Seule la vie de Meddy devrait être épargnée.

    Armé jusqu’aux dents, l’escadron, formé d’un demi millier de soldats s’apprêtait à embarquer à bord de monstrueux navires d’onyx, pour traverser les eaux glaciales qui les séparaient des berges de Minandas. Un par un, les soldats défilaient dans la grande armurerie pour récupérer leurs boucliers, leurs épées et leurs sabres. Les archets huilaient les cordes de leur arbalète et trempaient les pointes de leurs flèches dans un poison mortel. Ceux qui étaient prêts, manifestaient déjà leur soif de sang et leur impatience. Tout autour du rocher, une dizaine de navires s’apprêtaient à lever l’encre et le paysage alentour se reflétait dans les coques des navires de cristal noir. Sir Hayward apparut au sommet de la plus haute tour. Il pointa la lune de son doigt et une masse lumineuse et jaunâtre apparut dans le creux de sa main.

    – « TANAN IFERN » hurla-t-il.

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    Un éclair monta vers le ciel et explosa, soufflant la brume et dégageant le ciel de tous nuages. C’était le signe que ses troupes attendaient pour amarrer. Un à un les navires prirent le large en directions des côtes de Minandas.


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